lundi 15 juillet 2024

15 juillet. Témiscaming, Opémican

 Nous avons dormi comme des bébés, bercés par le bruit en sourdine de l'usine de pâte et papier non loin.

Nous sommes le seul VR à la Halte Camping et les passants sont les promeneurs de chiens qui viennent cueillir des framboises. Nous sommes installés sur le site #1, le plus beau des trois. Malheureusement les toilettes et douches sont dégueulasses. L'entretien n'est pas fait souvent.


Après le déjeuner, nous allons marcher sur le sentier des conduites forcées qui débute juste à côté. Nous rencontrons deux campeurs installés sur un bout d'herbe au début du sentier. Ils sont originaires de Rouyn Noranda et nous recommandent le restaurant "2 par 4" où la bavette de boeuf est excellente selon leurs dires. On n'y manquera pas.

Le sentier longe une série d'escaliers qui monte jusqu'au niveau d'une rivière d'où partaient les conduites forcées (pipelines), pour amener l'eau à l'usine avant qu'elles soient mises hors d'usage en 1969. Voici une belle façon de préserver le patrimoine.



Nous quittons ensuite le bord de la rivière pour nous rendre au Parc Opémican situé 23 km plus loin, le long de la route 101 Est.  On sent déjà qu'on va aimer ce parc, ou presque car on n'a pas accès à l'internet dans le parc. La seule façon de se connecter est d'aller au Centre d'accueil (10 minutes à pied de notre site) et utiliser leur WIFI. Les gens du Nord du Québec ont bien  raison de se plaindre du manque d'accès aux services internet dans leurs régions.

Le Centre d'accueil 


Nous allons marcher le long du sentier de l'Estacade qui longe le lac Témiscamingue au début puis s'enfonce dans la forêt de grands pins par la suite.

Opémican signifie "le long de notre chemin" en algonquin. Depuis des millénaires, les autochtones ont sillonné le lac Témiscamingue lors de leurs déplacements saisonniers. À  partir du 17e siècle, la Rivière des Outaouais devient une artère principale pour la traite des fourrures. Un réseau d'échanges se tisse alors entre les autochtones et les européens.

Au 19e siècle, les grands pins du Témiscamingue sont abattus, assemblés en radeaux et manoeuvrés jusqu'aux anses à  bois de Québec et envoyés en Angleterre qui en a grand besoin pour construire ses navires.

En 1883 Joseph Jodoin construit à la Pointe Opémican son auberge et sa résidence pour accueillir les charretiers et les travailleurs. Le site devient rapidement un arrêt pour les bateaux à vapeur qui s'activent sur le lac.

L'auberge et résidence Jodoin

La construction d'un moulin à scie à  Témincaming transforme l'industrie du flottage de bois. Les radeaux de bois sont abandonnés et les billes de bois flottent librement sur les rivières  jusqu'au Lac Témiscamingue.  Le bois est regroupé à l'aide d'estacades qui servent à remorquer les billots de bois qui sont ensuite remorqués par bateaux. En quelques années un chantier naval s'organise à la Pointe Opémican.

Une section d'estacade

L'industrie du flottage de bois a prospéré pendant 75 ans. Vers la fin des années 1970, lorsque le transport du bois par camions-remorques a remplacé le flottage, toute activité industrielle a cessé à la Pointe Opémican. En 2013, le Parc national d'Opemican fut créé et la pointe est redevenue une halte où les visiteurs peuvent entendre le vent dans les grands pins.

Les 3 kilomètres du sentier nous semblent bien longs sous la chaleur suffocante et nous sommes bien contents de voir apparaître notre camping, d'autant plus qu'il est 14h00 et nous avons faim

À 15h30, le tonnerre gronde au-dessus de nos têtes. Il va falloir que la pluie se mette à tomber abondamment pour nous faire quitter notre refuge sous l'auvent où nous paressons dans nos chaises de camping. À 15h45, c'est le déluge, on abandonne et on se refugie à  l’intérieur d'Oscar, notre Safari Condo. Grâce à nos deux ventilateurs à batterie rechargeable, on réussit à maintenir une chaleur supportable et à lire en regardant la pluie tombée. Une heure plus tard, le soleil réapparaît et le temps s'est rafraîchi. Nous voilà de retour sous l'auvent à paresser. Pour combien de temps ? On verra, le tonnerre gronde encore au loin. Et la pluie a repris de plus belle lorsque je suis allée aux douches.

2 commentaires:

  1. Tu aurais pu prendre ta douche à la pluie! J’adore… (Julie)

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    1. Oui, j'aurais pu, mais les toilettes et les douches étaient tellement belles et propres, pourquoi s'en passer. Je me suis achetée un imperméable jetable pleine longueur pour retourner au site.

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